Rioja, la suite…

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Après vous avoir parlé d’une de nos dégustations du weekend (Rioja et côtelette d’agneau), l’une de nos fidèles clientes et lectrice attentionnée de nos gourmands billets nous a transmis ce petit texte de dégustateur éclairé sur la Rioja, que nous vous transmettons à notre tour… Bonne lecture et merci Françoise!

« Protégée par deux chaînes de montagne, irriguée par l’Ebre et innondée de soleil, la région de la Rioja avait tout pour devenir un haut lieu de la viticulture.

Entre Castille, Pays basque et Navarre, la plus petite communauté autonome d’Espagne cultive un nectar à déguster de bodega en bodega.

La Rioja a beau être la plus petite communauté autonome d’Espagne continentale, elle possède un trésor : son vin, qui fait sa renommée bien au-delà des frontières du pays. Coincée entre Castille, Pays basque et Navarre, protégée par deux chaînes de montagne, irriguée par l’Ebre et inondée de soleil, elle avait toutes les qualités pour devenir un haut lieu de la viticulture. A Briones, le musée de la culture du vin retrace avec passion cette histoire, des Romains à nos jours. On peut notamment y voir d’imposants pressoirs anciens, des oeuvres inspirées de l’univers du vin (dont trois Picasso et un Miró), et la plus importante collection de tire-bouchons du monde, composée de plus de trois mille pièces. Avec ses hautes colonnes au pied desquelles reposent quatre mille tonneaux, la salle de vieillissement de la bodega prend des allures de cathédrale. A la fin, on goûte aux crus de la famille Vivanco, propriétaire des lieux.

Les occasions de s’adonner à l’art de la dégustation ne manquent pas, dans les nombreuses bodegas de la région. A Haro, la « capitale de la Rioja », la Compagnie viticole du nord de l’Espagne (CVNE, alias Cune) fut une des premières à mettre le vin en bouteille, à la fin du XIXe siècle, sous l’impulsion des vignerons du Bordelais, qui importèrent leurs procédés de vinification dans la Rioja après la crise du phylloxéra. Elle produit aujourd’hui six millions de flacons. A Badarán, non loin des superbes monastères de Yuso et de Suso, on peut conclure la visite de la bodega Moreno en déjeunant dans le chai.

Mais pour apprécier pleinement l’accord entre le rioja et la cuisine locale, dans une ambiance conviviale, c’est à Logroño qu’il faut se rendre. Plus exactement dans la rue Laurel, gentiment surnommée « le sentier des éléphants » pour la simple raison qu’après avoir écumé un nombre respectable de bars à tapas, on risque de finir saoul, à quatre pattes, avec « una trompa » (une trompe : une cuite pour nous) ! Le samedi soir, la rue s’emplit de monde. C’est le moment idéal pour commander un verre de crianza assorti de pinchos, des tapas le plus souvent servies sur du pain, que l’on picore debout. Après, rien n’empêche de s’initier aux spécialités : patatas a la riojana (pommes de terre, chorizo et bouillon), camerano (fromage de chèvre), pochas (haricots blancs), tartines aux poivrons, agneau grillé et torrija (pain perdu). L’acmé est atteint chaque 21 septembre à la San Mateo, lors de la fête des Vendanges. Logroño devient alors le théâtre d’une immense bacchanale. Sans modération. »